Si vous vous intéressez au management d’équipe ou à la gestion de projet, vous avez probablement déjà vu sur les réseaux sociaux la photo d’une meute de loups en ligne, dans le parc national de Wood Buffalo.
La légende associée explique alors la structure de la meute, la métaphore avec un management d’équipe et ce qu’est un Leader :
- Les 3 premiers sont les vieux et les malades, ils avancent pour donner le rythme de tout le troupeau.
- Les 5 SUIVANTS sont les plus forts et les meilleurs, ils sont chargés de protéger le front en cas d’attaque.
- Au centre se trouvent les autres membres de la meute, toujours protégés de toute attaque.
- Ensuite, les 5 dans la queue aussi eux parmi les plus forts suivent, protégeant la face arrière.
- Le dernier est seul, l’alpha. Le leader. Vérifiez tout de l’arrière, assurez vous que personne n’est laissé pour compte. Il est toujours prêt à courir dans n’importe quelle direction pour protéger, et sert de « garde du corps » pour tout le groupe. Au cas où quelqu’un voudrait savoir ce que cela signifie vraiment d’être un leader. Il ne s’agit pas d’être en avance. Cela signifie prendre soin de l’équipe.
Bien sûr, tout ceci est faux et illustre un phénomène trop souvent répandu de (re)diffusion d’informations non vérifiées, modifiées volontairement ou non scientifiquement prouvées (pour les sujet dit « scientifiques »).
- C’est le groupe qui suit toujours le Leader (ça c’est juste dans les sciences de gestion)
- La légende originale de la photo spécifiait que « La meute de loups, dirigée par la femelle alpha, voyage en une seule file à travers la neige profonde pour économiser de l’énergie ».
« On nous la dit ou on l’a lu, donc c’est que cela dit être vrai ». Si en plus c’est sur Internet avec une belle infographie…
Dans le domaine du management et de la gestion de projet, les « Infaux / Fakes » (fausse affirmation ou fausses informations scientifiques) foisonnent encore trop souvent, amenant des managers à continuer à aller dans le mur ou à échouer dans leur mission, sans jamais remettre en question les doctrines ou les croyances sur lesquelles repose leur management. Dans le monde de l’entreprise et les organismes d’état, on entend trop souvent cette phrase célèbre « on a toujours fait comme ça ici (même si ça marche mal ou pas du tout), pourquoi on changerait ? De toute façon, on ne sait pas faire autrement ».
Autres « Infaux / Fakes » ou « doctrines / croyances » non justifiées dans la pratique (résultats), en management :
- « Il faut toujours donner des objectifs, mêmes s’ils sont imprécis (voir débiles) ou inatteignables »
- « Il ne faut jamais valider l’atteinte d’un objectif à 100%, cela ne se fait pas » (concernant un subordonné)
- « Il faut toujours planifier en détail, à l’avance, son activité ou un projet » (cela donne une sensation de maîtrise)
- « Il n’existe pas de méthode pour gérer un projet d’innovation » (d’ailleurs on évite tout ce qui n’est pas planifiable et on évite de travailler dans l’incertitude)
- « Faire une gestion des risques ne sert à rien dans la gestion de projet » (on a déjà tout planifié et on maîtrise)
- « En gestion de projet, il est essentiel de s’engager, en tout début (cadrage du projet) en termes de résultats, de délais et de ressources (financières, etc.) » (pour pouvoir vendre ou établir un contrat d’achat)
- « Agile consiste à s’adapter en permanence aux besoins du demandeur et aux événements » (sinon, ça servirait à quoi ?)
- « Cela ne pose aucun problème d’avoir un projet qui dure plusieurs années (de toutes manières on a des planifications et des budgets annuels pour la gestion)
- « On réalise des prototypes, donc on fait de l’agile »
- « Le management par la peur est une solution efficace et économique »
- « Le turn-over des collaborateurs est une bonne chose (30 % étant un bon taux) et cela est économique (peu d’augmentations de salaire et d’évolution de carrière en interne)
- Il suffit de mettre en place un framework (Scrum, SAFe, Disciplined Agile, etc.) pour travailler en approche agile.
- Etc.