Le Management Visuel (MV) est une méthode de management s’appuyant sur le visuel reposant sur le triptyque « visualiser, comprendre, agir ». Il consiste à choisir des indicateurs pertinents, à faire visualiser graphiquement leur évolution avec de faire comprendre des situations pour amener à agir au plus tôt en prenant de bonnes décisions de gestion, que ce soit en environnement de production, de gestion d’activité ou de gestion de projet.
Il trouve ses racines dans le Lean Management dans les années 50. Celui -ci a été développé après la 2nde guerre mondiale chez Toyota au Japon et s’appuie sur le Toyota Production System (TPS) dans ses unités de production.
Le LEAN est une approche globale d’amélioration continue basée sur la satisfaction du client avec l’implication de l’ensemble du personnel. Tout cela autour d’une méthode et d’une boite à outils.
Le LEAN s’articule autour de 3 concepts : une production à flux tiré dépendant d’une production juste-à-temps où les gaspillage sont réduits.Se basant sur les caractéristiques cognitives des humains, les ingénieurs de Toyota ont donc inventé un système de gestion graphique permettant de visualiser, en temps réel, des indicateurs de production pertinents, permettant de comprendre instantanément des situations parfois complexes afin d’agir en conséquence (gestion de production). Grâce à des graphiques et des représentations visuelles, les unités de production et de gestion pouvaient suivre, en temps réel, les flux de production, détecter le plus rapidement possible des anomalies ou des dysfonctionnements et effectuer les actions nécessaires pour retrouver un flux de production optimal.
« Apprendre à voir », avec le VSM (Value Stream Mapping), est un des principes fondamentaux du Lean Management pour permettre la mise en œuvre du LEAN. Le VSM est la cartographie des flux de valeur dans une chaine de production. Les éléments pertinents de la chaîne de production sont symbolisés sur un schéma et permettent de mettre en évidence des zones de gaspillage.
Plusieurs outils, très connus de nos jours, sont issus du Management Visuel : le Kanban, etc.
Ainsi est né le Management Visuel.
Au fil du temps, dans une démarche de recherche d’efficacité et d’optimisation, la méthode du Management Visuel a été largement réutilisée et adaptée à d’autres contextes professionnels (gestion d’activité, approches de développement agile, gestion de projet). Tout type de représentation graphique peut être utilisé à condition qu’il permette de faire comprendre, en temps, réel, une situation donnée pour engendrer une action : système de gestion du WIP (Kanban par ex.), graphiques, cartes mentales (mind mapping), BPMN, etc.
Par extension, tout système graphique de gestion permettant de faire comprendre clairement une situation pour engendrer au moins une action (décision, etc.) entre dans le cadre du Management Visuel.
Certains outils du Management Visuel offre l’opportunité de travailler en mode collaboratif en permettant aux personnes concernées de mettre à jour les données du flux de production les concernant : dans un système de type Kanban, un collaborateur associé à une tâche déplacera la fiche la symbolisant dans la colonne correspondant à son état, par ex. (à faire, en cours, terminée, +/- prioritaire).
Le Management Visuel est, à l’origine, un système de management visuel local (physique). Avec le temps, l’informatique a permis de numériser la récolte de données, l’affichage dynamique de graphiques et d’enrichir le système de signalisation (audio, alerte lumineuse, sms, émail, fenêtre pop-pop, etc.) afin d’étendre le système d’affichage ou de le déporter via un réseau informatique (affichage partagé par internet).
Ne pas confondre le Management Visuel et la facilitation graphique. Cette dernière est une activité s’appuyant totalement (ou en partie) sur une représentation visuelle, le plus souvent réalisée en cours d’activité (scribing, sketchnoting, etc.). La facilitation graphique n’est pas une méthode de gestion, ne permet pas de visualiser une situation de gestion et n’est pas forcément destinée à engendrer une ou plusieurs actions réactives.
Thierry Secqueville
(Formateur en Management Visuel de dernière génération)